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gelé », à l’autre extrémité du lac Témiscouata. Les Américains, de leur côté, élevaient des casernes quarante milles plus loin, au fort Kent, à l’endroit où la « Fish River » débouche dans la rivière Saint-Jean. Cet état de choses dura jusqu’en 1842, époque à laquelle la Grande Bretagne céda aux États-Unis, par le traité d’Ashburton, une grande partie du Nouveau-Brunswick, sur la rive méridionale de la rivière Saint-Jean. Non seulement on avait établi çà et là, le long de la route, des postes, mais le gouvernement canadien logeait quelques familles auxquelles il fournissait une certaine quantité de provisions, à peu près comme on le fait aujourd’hui dans les différents phares construits sur le Saint-Laurent ; les voyageurs, qui allaient du Canada au Nouveau-Brunswick et, vice-versa, arrêtaient à ces postes, y mangeaient et y couchaient moyennant une légère redevance, et, même, ne payaient rien du tout lorsqu’ils apportaient leurs propres provisions. Le père Antoine Dumont, le plus ancien habitant de cette contrée, qui a le premier fait un défrichement à Sainte-Rose, en 1837, est précisément un de ceux qui ont tenu jadis un de ces postes-là.

Il n’y a eu pendant longtemps, dans l’endroit appelé aujourd’hui Sainte-Rose, qu’une seule habitation, la sienne. Son plus proche voisin s’abritait dans une cabane à neuf milles de lui. Douze