Page:Buies - Les comtés de Rimouski, de Matane et de Témiscouata, 1890.djvu/89

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rables, et il l’étendit jusqu’à la frontière du Nouveau-Brunswick. Ce nouveau chemin fut entièrement fini et livré à la circulation en 1862. C’était une route admirable, par laquelle se faisait un immense commerce entre le pays de Madawaska et la Rivière-du-Loup ; celle-ci lui doit sa prospérité d’aujourd’hui et l’un des meilleurs arguments en faveur de la construction du chemin de fer de Témiscouata, lequel a été définitivement ouvert à la circulation, en 1889. Aujourd’hui l’on met environ trois heures pour faire le trajet, qui prenait autrefois trois jours, entre la Rivière-du-Loup et le lac Témiscouata. L’étendue de pays que l’on parcourt sur ce trajet est peu intéressante, nous sommes forcé d’en convenir. On voyage la plupart du temps dans une forêt appauvrie, au milieu d’une nature sans caractère et sans relief, n’offrant rien qui mérite d’arrêter le regard du voyageur. C’est une succession monotone de hauteurs et de ravines misérablement boisées, de rochers granitiques à travers lesquels on a dû faire des coupes nombreuses pour faire passer la voie, et qui, de temps à autre, prennent l’importance de véritables petites montagnes aux sommets dénudés, aux épaules et aux flancs couverts à peine d’une végétation rachitique, ressemblant à un vêtement usé qui s’échiffe en maints endroits. Çà et là on aperçoit des défrichements ; ces espaces taillés en pleine forêt ne présentent à