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ton, qui le reliera directement avec la capitale du Nouveau-Brunswick, aura été construite, dans quatre ou cinq ans. Déjà, près de la gare du Grand-Tronc, il s’est formé tout un nouveau village qui a l’aspect d’une petite ville animée et prospère. Le voyageur s’y reconnaît à peine et il ouvre les yeux pour se rendre compte de ce progrès rapide ; ce n’est pas, pour dire vrai, que la Rivière-du-Loup menace de devenir un Chicago d’ici à vingt ans, mais ce que l’on admettra, c’est que ce progrès est remarquable et ne peut que l’être de plus en plus, au milieu de tout ce qui tend à en favoriser le développement.

La Rivière-du-Loup ne sera jamais un lieu à la mode, fréquenté par un grand nombre de gens en villégiature, parce qu’elle est trop loin du fleuve ; mais comme il faut absolument s’y rendre, soit pour prendre le bateau-à-vapeur, soit pour prendre l’Intercolonial ou le Grand-Tronc, il y aura toujours, plus que partout sur la rive sud, un très-grand nombre de passants, dont la grande partie voudra s’arrêter quelques heures et fournira un appoint considérable aux hôtels et aux maisons de commerce. Celles-ci sont nombreuses et considérables à la Rivière-du-Loup, tandis qu’il n’y avait eu jusqu’à ces dernières années qu’un seul hôtel convenable, l’hôtel Larochelle si bien connu et si bien achalandé depuis un quart de siècle. Mais maintenant, la Rivière-du-Loup peut se réjouir d’avoir un second hôtel de premier ordre, celui que M. N. Lemieux a ouvert il y a deux ans, et qui l’a em-