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par semaine, l’une vers le steamer qui part et l’autre vers le steamer qui arrive. Tout le reste du temps, le tender est inactif et son équipage baille sur le quai. Pour cela, le gouvernement paie environ trois cents dollars par mois. On se demande s’il ne serait pas infiniment préférable, tout en étant praticable, que le gouvernement employât un bateau plus grand, dont l’objet serait surtout de relier avec Rimouski les établissements isolés de la rive nord, depuis Tadoussac jusqu’à Manicouagan, une distance d’environ trente-cinq lieues, d’y faire le transport des provisions et effets, et d’en rapporter les produits de la pêche et les fourrures qui sont les seuls articles vendus au dehors par la population de ces établissements. Mais cela dérangerait, paraît-il, le service régulier et précis de la malle ; il peut arriver que le tender soit retardé dans l’une de ses courses par des brouillards ou par un accident quelconque, et alors le steamer océanique serait contraint d’attendre son arrivée. Tous les avantages que l’on retire de l’expédition de la malle jusqu’à Rimouski, par l’Intercolonial, seraient en conséquence perdus et l’on pourrait accuser le gouvernement de subordonner la chose publique à un intérêt local.

Cependant, il semble facile de concilier les deux. Le fleuve, devant Rimouski, a douze lieues de largeur ; qu’on donne au tender les trois premiers jours de la semaine pour visiter, l’un après l’autre, les quatre ou cinq établissements du nord et revenir aussitôt après avoir chargé et déchargé sa cargaison, ce pour quoi il