Page:Buies - Petites chroniques pour 1877, 1878.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— XXXV —

régime et se glorifie d’en avoir retenu L’empreinte. Ses prétentions sont aussi plus modestes. Elle ne se flatte pas d’inaugurer une ère nouvelle dans l’humanité et ne se propose pas pour guide et pour modèle au vieux monde ; mais elle se maintient dans une atmosphère plus sereine, plus favorable peut-être aux travaux désintéressés de l’esprit. »

« L’atmosphère sereine » est peut-être quelque peu risqué. Toute notre presse s’insurge contre cette expression. Il est vrai que nos journalistes ne sont pas des littérateurs ; mais, d’autre part, ceux qu’on accepte comme des littérateurs trouvent-ils autour d’eux une atmosphère aussi sereine que le dit M. le Consul ? Il est permis d’avoir là-dessus quelque appréhension. Quant à nous qui vivons dans ce milieu depuis des années, nous l’avons trouvé chargé de beaucoup de parti pris, de beaucoup d’exclusivisme, de beaucoup de cet esprit qui n’admet dans la littérature que la convention et rejette comme funeste tout ce qui sort de la routine ; nous l’avons trouvé, en un mot, rempli précisément de tout ce qui exclut cette sérénité native qui ferait le charme de nos écrivains et leur donnerait une originalité débonnaire.

Enfin, qu’importe ! nous sommes sereins, soit. La sérénité ! voilà le caractère de notre littérature