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rait guère que vingt mille dollars environ ; cent fois le Conseil-de-Ville en a été saisi ; tous les jours elle est encore le thème invariable des promeneurs désolés de voir qu’une ville se prive, pour si peu, d’une promenade qui, à elle seule, vaudrait dix parcs… eh bien ! on en est arrivé à croire que ce n’est pas avant le premier centenaire de son existence, c’est-à-dire en 1940, que la terrasse sera complétée.

D’immenses travaux, pouvant donner de l’ouvrage à deux ou trois mille hommes, devaient commencer au printemps. C’était une large rue nouvelle ouverte le long du fleuve ; c’étaient les édifices du parlement, des ministères, du palais de justice ; c’était un skating-rink, dont le plan exposé a, pendant un mois, charmé les regards naïfs des passants ; c’était toute une cité nouvelle qui allait s’élever autour du terrain choisi pour installer le capitole canadien, c’était, c’était quoi encore ? Québec allait enfin secouer ses énormes couches de débris et en sortir avec des monuments, des palais, des jardins, un parc même, un parc ! entendez-vous ? à la place des remparts croulants qui l’entourent de poussière : le ciel, propice à nos vœux et jetant enfin un regard sur notre abandon, s’était mis de la partie et nous avait donné le printemps trois semaines plus tôt que d’habitude… Bah ! Il n’y a