Page:Buies - Petites chroniques pour 1877, 1878.djvu/49

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tête de tout le monde un premier moment. C’est au point qu’il n’y a pas encore un seul démolisseur qui ose s’aventurer sur le toit et attaquer les cheminées et les bardeaux. Voyez-vous un pauvre diable à cheval sur une toiture qui s’effondre tout à coup et le précipite d’une hauteur de cinquante pieds sur un amalgame confus de vieux rats en putréfaction, de fonds de chaudières, de semelles de bottes, de détritus provenant de toutes les catégories d’êtres animés ?… ce n’est pas absolument invitant. Il y a des gens qui se font prier pour tenter une pareille aventure, et il sera absolument impossible d’en vouloir à qui que ce soit, fors au gouvernement local, si la démolition du collège des Jésuites procède avec une lenteur aussi rassurante pour nos nez qu’agréable aux yeux du Nouveau-Monde.

Un des événements du jour, tout à fait du domaine de la chronique, est le voyage du général Grant en Europe. Il y a quelque chose de vraiment inattendu dans l’engouement dont est l’objet cet ancien commandant d’une armée que l’Angleterre officielle et aristocratique eût donné beaucoup pour voir mettre en charpie. C’est Grant ici, c’est Grant là. La reine, les princes, ses fils, les plus grands dignitaires, les plus huppés des purs « vieille roche » rivalisent, à qui