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québec en 1900

cent cinquante millions d’hommes, l’Afrique, veux-je dire, que la civilisation ne vient que d’entamer et dont l’occupation européenne, s’étendant et s’affermissant de plus en plus, va faire un marché nouveau où pourront s’écouler, pendant des siècles encore, les produits agricoles de l’Ouest canadien, ceux des champs et des forêts de l’Est.

Il faudra bien donner à cette production nouvelle, qui n’aura pour ainsi dire pas de limites, des entrepôts nouveaux. Il faudra lui donner des ports pour recevoir et expédier ce qu’elle leur apportera sans cesse. Déjà le port de Montréal est engorgé, incapable de contenir davantage. La Compagnie du Pacifique a des trains de grains sans nombre qui attendent de pouvoir se débarrasser de leur chargement. Elle est venue ici chercher un nouveau débouché et elle construit un élévateur qui n’est que le premier d’une demi-douzaine d’autres qui vont suivre.

Les lignes de chemins de fer existantes vont devenir insuffisantes pour le transport de produits capables d’alimenter trois continents. C’est pour cela qu’outre la nouvelle ligne de Parry Sound et du Grand-Nord, celle du Labrador va devenir d’une nécessité pressante ; les besoins du commerce l’exigeront, et l’on verra se former, entre l’Ouest et le rivage septentrional de l’Atlantique, une série de grands entrepôts, rendus indispensables, qui auront chacun leur part du commerce d’expédition.

Alors, on verra Québec prendre décidément et définitivement la place que la nature et le développement illimité de la production de l’Ouest lui commandent de prendre. Le