étrange beauté et de la physionomie générale de ces lieux, les plus pittoresques de tout le haut Saint-Laurent. C’est en même temps un petit port, d’où partent et où arrivent incessamment de jolis yachts à vapeur, portant les joyeux promeneurs et promeneuses qui viennent passer quelques jours ou quelques semaines dans ce charmant séjour. On les voit se glisser encore dans les ruelles et les sentiers qui divergent de la rive, à travers les rochers couverts de sapins ou drapés d’arbustes divers. Près des quais, deux grands hôtels, style moderne, avec galeries circulaires très larges, terrasses et jardins, donnent une idée lointaine des stations d’eau de la Méditerranée. En face, de nombreux îlots, plus ou moins grands, tout couverts de cottages, les uns nus, les autres vêtus de sapins et de trembles, au milieu desquels circulent toute sorte de petites embarcations. L’air, obligé de prendre sa course dans le dédale des passes, arrive par bouffées remplies de délicieuses senteurs, où se mêlent les parfums des arbres et les fraîches émanations du fleuve. Ce coin de terre ravissant évoque nombre de ressemblances dans l’esprit ; tantôt on se croirait au bout de l’île d’Orléans, et tantôt, pour peu que l’on détourne le chemin, on se croirait à Tadoussac, à voir les nombreuses petites criques
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