gislative en 1828 et faite simultanément par trois arpenteurs, partis de trois points différents pour aboutir au même endroit sur le Lac, rapport tellement insignifiant, tellement nul, tellement dépourvu de toute notion scientifique ou agricole quelconque, que je n’ai pu en extraire, pour mon utilité, que cinq lignes, et cela sur une vingtaine de colonnes de l’énorme volume des Appendices de la Chambre. Chacun de ces trois rapports ne contient qu’une narration de voyage banale, toujours la même, sans autre différence que celle des lieux ; et dans cette marche monotone, on ne distingue aucun point de repère ; aucun jalon n’est posé, aucun fait géographique ou géologique mis en relief. Pour les trois arpenteurs, c’est la même chose, jour par jour. Aujourd’hui, ils campent à tel endroit ; ils allument du feu, fument leur pipe, jasent avec leurs guides, se couchent, dorment et se réveillent le lendemain à 5 ou 6 heures (ils ont soin de nous le dire) ; si une corneille vient croasser près d’eux, il le notent ; un tel remarque que le vent souffle du côté est ; le lendemain, il soufflera ouest, vite dans le rapport. S’ils mangent du jambon ou de la truite, ça y est ; et dans quel français, grands dieux ! Les traducteurs de dépêches de nos journaux d’aujourd’hui, qui réussissent admi-
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