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à travers les laurentides

une distance plus ou moins grande de la voie, est presque incalculable. Au demeurant, le Canada tout entier, depuis le littoral du Nouveau-Brunswick jusqu’à celui de la Colombie Anglaise, est le pays des lacs par excellence ; ce sont les restes du vaste glacier qui couvrait un jour (il y a de cela 200,000 siècles environ, et dire qu’on appelle le Canada un jeune pays !) les parties septentrionales de l’Amérique, et qui, en se fondant, laissa une partie de ses eaux dans toutes les dépressions du terrain qu’il recouvrait. Ce sont ces dépressions ou lacs qui ont pris, dans la suite des temps, avec l’apparition des Canadiens sur le sol qu’ils habitent, les noms divers et infiniment nombreux que l’on voit sur les cartes. Voici d’abord le lac Saint-Joseph, le premier sur la liste, à 24 milles de Québec. Cet endroit était absolument désert avant le passage de la voie ferrée, et aujourd’hui l’on y voit tout un village, groupé autour d’une scierie importante et présentant le plus riant aspect, avec ses maisonnettes toutes neuves, pittoresquement distri-