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Page:Buies - Récits de voyages, 1890.djvu/191

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à travers les laurentides

qu’à une cinquantaine de millions. Eh quoi ! l’on commence à peine à exploiter la lisière de pays qui borde la voie, et déjà la valeur du bois livré à l’industrie, dans les douze derniers mois seulement, par quatre scieries peu considérables, s’élève à près d’un demi-million de dollars.[1]

  1. On compte généralement environ trois mille acres de bois par mille de longueur, sur une largeur de cinq milles, de chaque côté de la voie ; le rendement de chaque acre est estimé à 25 cordes, et chaque corde en bois debout à 50 centins, disons en tout $12.00 par acre ; voyez un peu à combien cela se monte, sur un parcours de 150 milles !

    Le chiffre d’un demi-million de dollars, donné ci-dessus, représente approximativement le commerce de bois pour l’année 1885.

    En 1886, la production du bois, sur le parcours de la ligne, n’atteignait encore que huit millions, deux cent mille pieds de madriers et planches, et moins de deux cent mille pieds de bois carré ; c’était là l’ouvrage de deux scieries seulement, établies l’une au lac Saint-Joseph, l’autre à la rivière Noire.

    En 1888, deux ans après, ce commerce avait pris une telle extension que le nombre de wagons, chargés de bois de toute nature et expédiés à Québec, s’élevait à 7890. On comptait 29,610 cordés de bois de chauffage, dix-huit millions, cent mille (18,100,000) pieds de madriers, planches, etc., deux cent-dix mille (210,000) pieds de bois carré, et trente-six mille, six cents tonnes (36,600) de bois divers.

    Dans l’automne de 1889, on calculait d’extraire environ