Nous avons, tous, tant que nous sommes, le public en général, plus ou moins de notions sur la valeur forestière de la région parcourue par le chemin de fer du lac Saint-Jean ; mais ce que nous ne pouvons guère calculer, ce sont les étonnants résultats, directs ou indirects, qui suivront l’ouverture de cette ligne. Grâce à des conditions exceptionnellement favorables, l’industrie du bois y est en quelque sorte placée au-dessus de toute concurrence. Dans tout autre partie de la province, en effet, les commerçants de bois ont de nombreux frais à subir, avant de voir leur cargaison embarquée sur les navires d’outre-mer. [1]
- ↑ La confection d’un billot livrable au commerce revient à environ trente-cinq dollars, généralement. Sur le chemin de fer du lac Saint-Jean, grâce à l’absence de frais divers, elle ne s’élèvera qu’à vingt dollars environ ; c’est un fait déjà acquis ; et les défricheurs, ces braves pionniers si pauvres, si délaissés, si misérables, qui ne vivent guère, pendant la première et même les deux premières années de leur établissement, que de patates et de galette de sarrasin, vont pouvoir
quarante millions de pieds de bois, l’hiver suivant, des chantiers en travail dans le voisinage de la ligne.
Il s’était établi trois nouvelles scieries, dont une à Roberval et deux au lac Bouchette, une manufacture de fuseaux et bobines et un moulin à pulpe.