voyageurs du Canada et des États-Unis vers ces rives pittoresques et grandioses à la fois, qui jouissent, pendant deux ou trois mois de l’année, d’une température agréable, et qui possèdent encore tout l’attrait et le prestige de l’inconnu.
De sa source à la tête du Témiscamingue, l’Outaouais coule de l’est à l’ouest, et ne s’éloigne qu’à de courts intervalles de la « hauteur des terres. » Il offre donc une route naturelle à la colonisation, qui se trouverait comme transportée, du jour au lendemain, dans cette région favorisée, sans avoir à traverser lentement, pas à pas, étape par étape et d’un canton à l’autre, le vaste pays d’intérieur que l’Outaouais enserre dans son coure semi-circulaire.
La création de cette route, dans la pensée des auteurs du projet, aurait les résultats suivants : ouvrir la vallée du Saint-Maurice, la partie septentrionale des comtés d’Ottawa et de Pontiac, le pays de Témiscamingue, les portions colonisables de l’Abbitibi, et plus tard, la région entre les lacs Abbitibi et la mer de Hudson ; diriger directement et rapidement sur le port de Québec l’immense production forestière de l’Outaouais supérieur.