Page:Buies - Récits de voyages, 1890.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
239
promenade dans le vieux québec

quiétudes de tous les jours sur le sort du lendemain.

Elles eurent faim et elles avaient à peine pour tout vêtement que l’uniforme de leur ordre ; la colonie était si pauvre que non seulement elles ne trouvèrent pas les aliments nécessaires, mais qu’elles eurent à grand peine, pour se loger, une petite maison qui n’avait pour tout ameublement qu’une table et deux bancs. Pendant quinze jours, après leur arrivée, elles couchèrent sur des branches d’arbres étendues à terre, et elles furent même obligées avant longtemps d’abandonner leur première installation, à cause des obstacles qu’offrait le roc et de la difficulté d’avoir de l’eau. Elles allèrent à Sillery où elles s’établirent, près des Jésuites ; mais, au bout de quatre ans, les Iroquois les ayant obligées à revenir, elles reprirent la construction de l’Hôtel-Dieu, le 16 mars 1646. On les vit alors aider, elles-mêmes les ouvriers et travailler de leurs mains à la pose des pièces. En 1649, elles pouvaient donner asile au reste des Hurons, qui s’étaient réfugiés à Québec après leur dispersion par les Iroquois.

Le premier hôtel-dieu était en bois et n’avait que quatorze pieds de largeur ; le 15 octobre