verain, et qui avait oublié tous ses bienfaits pour suivre la fortune d’un étranger…
L’envoyé de Phipps demanda alors que cette réponse fût mise par écrit : sur quoi Frontenac l’arrêtant : « Ma réponse, s’écria-t-il, je vais la faire par la bouche de mes canons. Allez dire à votre maître que ce n’est pas de cette manière que l’on somme un homme comme moi. » Cette fière réponse restera comme une de ces paroles héroïques qui traversent tous les âges et dont le souvenir devient classique dans la mémoire de chaque peuple. Et cependant, l’homme qui la faisait, allait défendre contre une flotte nombreuse une petite ville, une bicoque, qui n’avait pas pour trois jours de provisions et qui était dans un horrible état de confusion et d’alarme. Si le siège eût duré seulement huit jours, Québec affamé aurait été obligé de se rendre. Au bout de trois à quatre jours de bombardement, la garnison était déjà en proie à la famine, les religieuses ne mangeaient qu’un morceau de pain par jour, et les soldats n’attendaient même pas que le leur fût cuit, tant la faim les dévorait, et ils eurent bientôt dévasté les jardins, mangé tous les fruits et les légumes, de sorte qu’il ne restait plus rien, rien pour se nourrir, et Québec allait