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sur les grands lacs

En fait de montagnes, il n’y a qu’une chaîne d’une hauteur inappréciable qui, partant de la rivière Niagara, contourne le lac Ontario, passe près de Hamilton et remonte ensuite vers le nord jusqu’à Collingwood, où elle atteint son point culminant, à douze ou quinze cents pieds de hauteur. Cette chaîne de montagnes, ou plutôt de collines élevées, s’appelle les Blue Mountains. Il y a une autre chaîne, d’une altitude à peu près égale, qui sépare les eaux qui coulent dans le lac Ontario de celles qui se déversent dans le lac Simcoe et le lac Huron, mais on ne l’aperçoit pas sur la route du chemin de fer. Voilà tout ce que la province-sœur possède de montagnes et voilà aussi pourquoi elle est en général d’une écrasante monotonie. Le spectacle de ses grands lacs ne saurait compenser celui des montagnes absentes. Un pays qui n’a ni relief, ni accidents de terrain, ni surprises pour le regard, peut être fertile, éminemment productif, mais ne saurait être un beau pays pour nous surtout, habitants de la province inférieure, rendus si difficiles par les merveilles du nôtre.

Sur une grande partie de la route que suit le chemin de fer, entre Bradford, à quarante milles au nord de Toronto, et Allandale, qui se trouve