Un dernier mot, Collingwood porte son nom en l’honneur du grand amiral anglais qui fut le compagnon et l’émule de Nelson, moins illustre que celui-ci peut-être et moins glorieusement vainqueur, mais non moins grand homme de mer. Collingwood passa plus de quarante ans sur son bord, à croiser dans toutes les mers de l’Europe, sans voir plus de dix fois sa patrie ni ses enfants
d’un groupe de petites îles situées près du rivage, et qui ressemblent à des poussins rassemblés auprès de leur mère.
Collingwood est le terminus des chemins de fer Northern et North-Western, et le point de départ principal des steamers pour les lacs Huron, Michigan et Supérieur. Il s’y fait un grand commerce de poisson ; celui du bois est énorme. Un spectacle qui vaut la peine d’être contemplé, pendant la belle saison, est celui du mouvement incessant des quais, de leur va-et-vient continuel, du chargement et du déchargement jour et nuit effectué des marchandises du Nord-Ouest, enfin de l’arrivée et du mouillage des immenses « trains » de bois qui viennent des districts d’Algoma et de Parry Sound. Les statistiques du commerce de grain seul, sans compter celui du fer du lac Supérieur, suffiraient à étonner le voyageur et à lui faire ouvrir les yeux sur la richesse et la quantité des produits du grand Occident canadien.
Ce que l’on remarque encore à Collingwood, ce sont ses immenses élévateurs et les scieries où le bois brut reçoit toutes les formes.
La population de Collingwood est d’environ six mille âmes.