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récits de voyages

que leurs compatriotes prétendus chrétiens ne rendent point en secret les mêmes hommages qu’autrefois aux divinités des lacs et des bois. En 1871, un clergyman, qui accompagnait comme secrétaire la commission du chemin de fer du Pacifique dans son voyage à travers le continent, le révérend George W. Grant, recevait d’un de ses confrères, missionnaire méthodiste à Manitouline, l’aveu loyal du peu de succès obtenu dans le champ du prosélytisme, et l’enregistrait non moins loyalement dans son journal. « Il n’existe, lui disait ce missionnaire, que peu ou pas de différence, au point de vue moral, entre les Indiens christianisés qui m’entourent et ceux qui sont restés païens. En fait, ces derniers se considèrent comme étant tout à fait supérieurs aux autres, et font de l’immoralité notoire de leurs compatriotes baptisés leur plus solide argument contre l’abandon de leurs vieilles croyances. »

Les terres de la Manitouline sont concédées par le gouvernement fédéral au prix de cinquante centins l’acre ; elles deviennent alors partie intégrante de la province d’Ontario, dont elles reçoivent la même aide et les mêmes octrois, pour les chemins et les améliorations locales, que les autres nouveaux établissements.