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LES JEUNES BARBARES

braver les lois de l’hygiène morale, ils courent le risque de devenir un objet particulier de sollicitude pour les municipalités dont ils relèvent. N’est-ce pas, par exemple, un symptôme extrêmement pénible de cette maladie que de voir le même « Jeune », dont il est ici question, crier à tue-tête dans un des numéros du Monde Illustré de 1890 : « Place aux Jeunes ».

C’est-à-dire : « Vous, hommes mûrs, qui, depuis vingt à trente ans, avez passé votre temps à l’étude, qui vous êtes formés, qui avez acquis une valeur sérieuse et un fonds de connaissances considérable, qui, seuls, pouvez éclairer la jeunesse, la critiquer avec fruit et lui montrer les innombrables écueils de la pensée et du style, faites place à de jeunes lévites qui n’ont jamais manié que l’encensoir, et qui, lorsqu’ils se trompent et prennent la plume en main, font des pâtés à chaque ligne ou passent à travers le papier à chaque mot. »

On en verrait de belles !




Un journal de Québec demandait récemment, avec beaucoup de bon sens, qu’on se procurât dans les colléges de vrais Anglais pour enseigner aux élèves la langue anglaise, devenue absolument indispensable.

De grâce, commencez par nous donner au moins des professeurs de français, qui soient des Français et non pas des