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lesquels peut s’établir à l’aise une population agricole de 50 à 60,000 âmes. Notons cependant qu’entre la vallée de la rivière Croche et celle de la rivière Windigo, du sud au nord, et, à l’est, jusqu’aux sources de la rivière Trenche ou, si l’on veut, jusqu’à la ligne de partage des eaux qui tombent dans le St-Maurice d’avec celles qui tombent dans le Lac St-Jean, il y a encore une vaste étendue de pays d’environ deux millions d’acres, depuis longtemps exploitée par les concessionnaires de bois, et qui contient certainement un bon million d’acres de terre arable.

La Tuque est le grand centre de l’industrie forestière du vaste territoire qu’arrose le St-Maurice, industrie dont les produits se sont élevés jusqu’à deux millions de dollars dans les années prospères ; mais, depuis quelques années, elle a subi une diminution considérable, et les intérêts manufacturiers, et agricoles s’en sont cruellement sentis. Naguère on ne faisait pas moins de six cent mille billots dans le territoire du St-Maurice ; maintenant on en fait à peine cent cinquante mille. Il faut chercher la raison de cette décadence en partie dans le prix excessif du transport des provisions à La Tuque par terre ou sur des chalands, en partie encore dans les frais qu’entraîne la descente des billots depuis ce dernier endroit jusqu’à Trois-Rivières, dépenses qui diminuent énormément les profits de l’industrie forestière, maintenant que tout le pin de qualité supérieure a été abattu. Tous les possesseurs de concessions de bois sont d’avis que si l’on construisait un embranchement de chemin de fer du Lac Édouard à La Tuque, non seulement le