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Page:Buies - Sur le parcours du chemin de fer du Lac St-Jean, deuxième conférence, 1887.djvu/41

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prix des billots, à leur arrivée à Trois-Rivières, serait considérablement réduit, mais encore que cet embranchement nécessiterait à La Tuque même, où se trouve un des plus grands pouvoirs hydrauliques de la province, la construction de scieries et autres établissements propres à développer l’industrie forestière. On pourrait y travailler économiquement sur place tous les bois de qualité secondaire, y compris l’épinette, et les transporter à bon marché, soit à Québec, soit à Trois-Rivières, par le chemin de fer des Basses Laurentides. C’est ainsi que l’exploitation des vastes forêts d’épinette de cette région deviendrait une source de revenus pour la province, de travail pour le peuple, et un puissant moyen de colonisation pour les excellentes terres qui se trouvent dans les vallées des affluents du St-Maurice. L’an dernier, quinze cents hommes ont été employés à l’exploitation du bois sur le parcours du chemin de fer du Lac St-Jean, là où, avant la construction de ce chemin, l’industrie forestière était nulle, et tous les propriétaires de scieries ont fait de l’argent, malgré le bas prix des madriers d’épinette, ce qui prouve que le meilleur moyen de rendre l’exploitation du bois profitable est de construire des scieries sur les lieux mêmes où le bois est abattu.

Il y a deux ans à peine, messieurs, que le chemin de fer du Lac St. Jean est construit jusqu’à la rivière à Pierre, eh bien ! déjà, sur ce parcours, la production du bois a atteint l’année dernière 8,200,000 pieds de madriers, de planches et de dosses, celles-ci appelées ordinairement croûtes, en anglais slabs, et 208,000 pieds