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comment notre écrivain débute dans le récit de son expédition :

« Le Canada est le pays des grandes chasses ; les steppes incultes qui s’étendent au nord de Québec et de Montréal sont peuplés de Peaux-Rouges à moitié civilisés, vivant du produit de leurs chasses et de leurs pêches ; aussi, pour un Européen amateur de sport, cette contrée est-elle la plus belle entre toutes, malgré sa rudesse et son aspect sauvage qui empêchent à tout jamais la civilisation d’y pénétrer et la colonisation d’y faire des établissements durables

« Le capitaine avait, à l’avance, pris avec quelques Indiens de l’établissement de Sainte-Anne un arrangement grâce auquel quatre des plus habiles chasseurs de leur tribu devaient nous joindre à quarante milles de Québec, à un rendez-vous désigné par eux, sur l’extrême limite des provinces habitées. Jack, le guide de notre caravane, nous attendait de son côté à Lorette avec ses autres compagnons…

« Le chemin qui conduisait à Lorette était large et bien tenu. Nous arrivâmes au rendez-vous après un trajet qui dura une heure…

« Nous parvînmes, à la tombée de la nuit, à un misérable hameau qui s’élevait sur les bords d’un petit lac, à une dizaine de milles de l’endroit où nous devions chasser les élans. La cabane de planches qui s’enorgueillissait du titre pompeux « d’hôtel du Roi-Georges, » était un misérable abri. Cette habitation fantastique se composait d’un immense hangar divisé en deux compar-