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cinq milles. À partir de ce dernier endroit, le St-Maurice devient navigable, pour des bateaux d’un faible tirant d’eau, jusqu’à La Tuque, soixante-quinze milles plus loin.

Les cantons que je viens de nommer sont tous échelonnés les uns à la suite des autres le long du St-Maurice, et se terminent par le canton Langelier, le dernier de la série sur la rive gauche de cette rivière. Les terrains situés dans l’intérieur, c’est-à-dire entre les cantons qui bordent le St-Maurice et la rivière Batiscan, offrent cette particularité remarquable que la chaîne des Laurentides s’y est en quelque sorte comme affaissée ; les plus hautes élévations n’y atteignent pas six cents pieds au-dessus du lac St-Jean ; la descente vers le fleuve est à peu près insensible et la magnifique vallée de la Batiscan s’épanouit largement, librement, sous le regard. Tout l’espace compris entre cette dernière rivière et le St-Maurice, de l’est à l’ouest, et du nord au sud, entre la Tuque et les Piles, comprend environ 550,000 milles carrés, dont 400,000, dit M. J. C. Langelier, dans son excellente brochure intitulée « Le Nord », se composent d’un sol capable de faire vivre dans l’aisance une population de 30,000 âmes.

Au nord de cette région s’étendent les vallées de la grande Bostonnais et de la Croche, séparées par une chaîne de hauteurs. La grande Bostonnais a un parcours de cinquante milles et la contrée qu’elle arrose une superficie de 230,000 acres, dont 175,000 au moins se composent d’une terre facilement cultivable. Mais voici la vallée de la rivière Croche, encaissée entre