Aller au contenu

Page:Buies - Sur le parcours du chemin de fer du Lac St-Jean, deuxième conférence, 1887.djvu/6

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 5 —

Mais, messieurs, ce n’est pas le fleuve que nous avons à suivre ce soir en chantant ; nous avons à percer l’épais et profond rempart de montagnes qui s’échelonnent sur sa rive nord les unes derrière les autres, comme un plissement répété de paupières de granit ; toutefois, avant d’aborder le sujet qui nous réunit, avant de creuser l’avenir pour voir ce qu’il réserve aux colons futurs, jetons un coup d’œil rapide sur ce que nous sommes aujourd’hui, nous verrons mieux par là ce que nous serons plus tard, et, bien renseignés sur nous-mêmes, nous pourrons aisément renseigner l’étranger.

Il y a aujourd’hui environ 1,300,000 franco-canadiens dans la province de Québec ; il y en a aux États-Unis près de cinq cent mille, les uns disent beaucoup plus, mais je crois que le patriotisme leur enfle l’imagination. Ce qui est certain, dans tous les cas, c’est que les seuls États de New-York, du Connecticut, du Massachussetts, du Rhode Island, du Maine, du New-Hampshire et du Vermont, d’après un relevé fait l’année dernière même, contiennent 338,000 canadiens-français, avec 130 prêtres canadiens, et trente couvents dirigés par des communautés canadiennes. Jusqu’à présent, la plupart des paroisses catholiques des États-Unis, où les Canadiens sont nombreux, ont dû être desservies par des prêtres de nationalité différente de la leur ; mais le nombre des prêtres canadiens augmente de jour en jour et le temps est proche où l’on verra des évêques canadiens même à la tête des diocèses. Il y a tel diocèse des États-Unis, comme celui de Burlington, État du Vermont, qui renferme