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qu’ils préfèrent ; la Compagnie n’y est pour rien ; espérons que les pêcheurs sauront respecter cette distribution de la nature, et ne s’amuseront pas à jeter une confusion inutile parmi les poissons des lacs, peut-être plus soucieux que les hommes de garder leurs couleurs.

Nous verrons les Américains affluer vers ces lacs à chaque été nouveau, pour une raison bien simple, comme vous allez le comprendre. Déjà, nous les voyons se rendre tous les ans, par groupes nombreux, eux et leurs familles, le long de la rivière Ristigouche, pour y pêcher le saumon ou la truite, remonter cette rivière, et souvent faire de longs trajets en voiture ou à pied pour aller faire la même pêche sur la rivière St-Jean qui traverse le Nouveau-Brunswick, et sur ses nombreux affluents. Ils se donnent souvent beaucoup de mal pour cela, tandis que pour venir faire la pêche au poisson blanc, rouge, vert, de toutes les couleurs, comme les billets de ma conférence, excepté le bleu, ils n’auront qu’à prendre le train à Québec, et s’arrêter, le long de la voie, au lac qu’ils auront choisi d’avance pour leur sport. De là, ils pourront télégraphier à leur aise, s’ils veulent donner promptement des nouvelles de leur arrivée ou se faire envoyer des articles quelconques dont ils n’avaient pas prévu le besoin ; et trente-six heures après, ils auront une réponse de leurs parents ou amis, en même temps que les articles demandés. Ce serait bien le moins qu’après avoir fait, pendant toute une saison, l’expérience de tant de commodités et d’avantages, ils demandassent à leur gouvernement une subvention pour le parachèvement de