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Page:Buies - Sur le parcours du chemin de fer du Lac St-Jean, première conférence, 1886.djvu/29

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pas de pays au monde où il y ait plus d’eau utilisable que dans le nôtre. Sur le parcours du chemin de fer du Lac St-Jean on pourrait construire aisément, en quelques années, peut-être une cinquantaine de scieries, et il faudrait alors de 2 à 3000 wagons pour transporter chaque année tout le bois qui s’y ferait, bois travaillé ou bois de corde, et cela durerait une dizaine d’années, et la valeur nouvelle donnée à cette région jusqu’à présent improductive et inculte ne s’élèverait à rien moins qu’à 35 ou 40,000,000 de dollars ! Voilà ce que c’est qu’un chemin de fer passant à travers la forêt ! Voilà ce que c’est que d’être fou au point d’entreprendre de pareilles impossibilités ! Eh quoi ! l’on commence à peine à exploiter cette contrée sauvage, et déjà la valeur du bois fait, l’année dernière seulement, s’élève à près d’un demi million de dollars, pour quatre scieries très secondaires, établies à la rivière Jacques-Cartier, au lac St-Joseph, à la rivière Portneuf et au lac Simon, valeur que l’on peut subdiviser en la manière suivante : 200,000 billots équarris, 30,000 cordes de bois et deux cent mille pieds cubes de madriers, sans compter une grande quantité d’espars, d’écorce à tanner, de dormants de chemin de fer et de poteaux de télégraphe, tout cela retiré en une seule année d’une contrée jusqu’à présent improductive. Voulez-vous un exemple frappant de la plus-value donnée à ce nouveau territoire par la construction de la ligne ? Il y a un peu plus de deux ans, un lot de cent acres était vendu par autorité de justice, faute de pouvoir acquitter les taxes municipales s’élevant à 5, ou 6 dollars seulement, et l’année dernière, le nou-