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commencera immédiatement la construction du chemin de fer de Ste-Anne de Beaupré, et trois mois plus tard, cette nouvelle voie sera ouverte au public, et cent mille pèlerins pourront se rendre chaque année à la bonne Ste-Anne, sans courir le risque de couler au fond du fleuve, dans des bateaux chargés à outrance de passagers, comme ils le sont depuis deux ou trois ans. Et non seulement cette nouvelle voie, qui ne sera à vrai dire que le prolongement de celle du Lac St-Jean, transportera annuellement de 80 à 100,000 pèlerins et passagers de toutes variétés, mais elle transportera encore la belle pierre du Château-Richer, le bois qui se travaille à St-Joachim et au Château-Richer également, celui des scieries de la rivière Ste-Anne, et l’énorme quantité de foin récolté à St-Joachim et à Ste-Anne, sans compter les nombreux moulins nouveaux auxquels son passage donnera naissance sur ce parcours abondant en rivières et en pouvoirs hydrauliques. Quant au bois de corde, les trains de Ste-Anne le prendront également et le transporteront sans perte de temps et presque sans frais à bord des bateaux qui l’attendront le long de la jetée Louise et qui le transporteront à Montréal pour un dollar la corde, contre un dollar, 75 centins que coûte chaque corde transportée en chemin de fer. Or, remarquez, messieurs, que les Montréalais, qui nous aiment tant, vont être contraints de se chauffer avec notre bois, parce que le leur leur coûte les yeux de la tête, et ils en consomment au moins 250,000 cordes par année !

Messieurs, nous habitons le pays par excellence des lacs, des rivières et des pouvoirs hydrauliques ; il n’y a