Page:Buisson - Du bœuf agenais.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 23 —

sont rendus familiers entr’eux, qu’ils souffrent l’approche de l’homme qui les soigne, les caresse, ce même homme, après avoir donné un nom à chacun de ses élèves, et dans ses délassements, placera dans la crèche et devant eux les jougs, les courroies qui doivent les accoupler et les lier ; il les habituera au bruit des chaînes et autres instruments aratoires, le tout afin de les préparer, en exerçant leurs sens, à se soumettre avec confiance à la servitude qui les attend. Ces précautions, quoique paraissant de peu de conséquence, concourent pour beaucoup à dresser les jeunes bœufs et à les rendre dociles. Quand ils sont faits la main qui doit les commander et aux nombreux instruments qu’ils doivent faire mouvoir, l’homme procède d’une autre manière.

On appuie sur leur chignon, après les avoir préalablement placés par rang de taille et de force, un joug, qu’on laissera ainsi pendant une ou deux heures. Cette opération sera répétée suivant le besoin, suivant la disposition et la docilité du sujet. Il faut abandonner la funeste pratique d’accoupler toujours les mêmes individus ensemble et du même côté. Dans le cadre de l’économie domestique se trouve mentionné le principe suivant : « Il faut lier alternativement les sujets à droite et à gauche, et les uns avec les autres, en observant la taille et la force, sans distinction de paires adoptées. »

Les premières leçons suffisent ordinairement pour dresser et soumettre ces jeunes animaux à tout ce qu’on exige d’eux. Pour achever ce travail important, on les attelle à de légers fardeaux, on les conduit avec ménagement dans des prés, des champs ou des cours assez vastes. Cette somme d’applications étant bien comprise et bien dirigée, on élèvera des