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l’attention de partager le travail journalier des bêtes à cornes, afin de leur donner le temps et la facilité de prendre haleine, de ruminer à leur aise, de se reposer et de fournir par là à des fatigues plus soutenues.

On n’est pas assez attentif à l’égard de la rumination qu’on brusque journellement ; une infinité d’indispositions naissent de ce travail important, et nous pouvons avancer que les indigestions putrides, qui se montrent le plus souvent en hiver, reconnaissent pour principale cause la rumination trop longtemps suspendue ou dérangée dans ses fonctions, fonctions essentielles à la digestion des matières alimentaires chez les ruminants.


Propagation.


Le bœuf agenais n’est pas exclusivement destiné aux travaux de l’agriculture. Après avoir grandi sous la main du colon, après avoir bouleversé la terre six ou sept ans de sa vie, il est de toute rigueur soumis à l’engraissement. C’est là sa destination certaine. Pour bien se faire une idée des traits caractéristiques de cette race, il faut visiter les foires de Nérac, Moncrabeau, Mezin, Calignac, Francescas, Lectoure, Lamontjoie, etc. Situé entre deux grandes villes, Bordeaux et Toulouse, notre chef-lieu fait de ces animaux un commerce important. Les marchands viennent de partout, ils arrivent en grand nombre, visitent nos communes et marchés, où ils font des emplettes considérables en bétail. Nos Durhams du midi se placent sur tous les points de la France ; mais je crois pouvoir affirmer qu’une grande partie vont habiter le Limousin, l’Auvergne et le département de