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documents pour opérer ce travail ne font pas défaut. Les maîtres d’Italie de la grande époque ont trouvé des biographes soigneux, dévoués, enthousiastes, qui enregistraient, du vivant même des artistes, et les événements de leur vie et les productions de leur main. Il n’en a pas été de même chez nous. Notre école, il est vrai, a aussi son Vasari ; mais, malgré les services qu’il nous rend encore, le Schilderboek de Karel Van Mander ne peut se comparer à l’ouvrage du biographe italien. D’ailleurs, pour ce qui nous intéresse aujourd’hui, il n’est d’aucun service. Quand parut le Schilderboek, Rubens était en Italie et le nom seul de ses maîtres est prononcé dans le livre. Après Van Mander, l’histoire de l’art se tait chez nous, et ce n’est pas le lourd recueil de panégyriques rimés du notaire Corneille De Bie qui jette la lumière sur Rubens et l’école flamande.

» C’est donc notre époque qui doit accomplir le travail, par des moyens indirects, quelquefois très insuffisants. C’est la recherche de ces moyens, c’est, en quelque sorte, le tracé des lignes d’approche, qui était l’objet de nos réunions. Après nous avoir installés, M. le Président a invité M. Rooses, chargé de la rédaction du catalogue définitif[1], d’exposer l’état de la question.

» Le but principal, a dit M. Rooses, c’est d’arriver, autant que possible, à mettre une date sous chacun

  1. Comme suite à une proposition de la Commission organisatrice des fêtes de Rubens, M. Rooses a été chargé officiellement, par l’Administration communale d’Anvers, de faire le catalogue complet de l’œuvre du grand maître.