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des Bibliophiles anversois, M. le chevalier Gustave van Havre, également un des descendants de Rubens, d’examiner les nombreuses archives de sa famille. J’ai réussi à y découvrir plusieurs actes intéressants concernant la biographie du maître célèbre dont nous avons tout récemment célébré la fête trois fois séculaire. Aujourd’hui j’ai mis la main sur un document important et je m’empresse de signaler ma trouvaille ; il s’agit d’une lettre de Philippe de Marnix adressée à Jean Rubens, le père du grand peintre, et datée de St-Gertruidenberg, le 18 mai 1577.

Jusqu’ici on n’avait aucune preuve directe des relations du père de Rubens avec l’auteur du Byenkorf, le conseiller intime du prince d’Orange. Dans la lettre que je viens de découvrir, Marnix écrit à Jean Rubens : « Je désireroye de tout mon cueur vous pouvoir monstrer combien j’estime nostre ancienne amitié et les vertus que j’ay remarquées en vous lorsque vostre malheur ne nous empeschoit plus familière communication. » La preuve de ces relations donne déjà un grand intérêt à l’épitre en question, mais elle acquiert une importance majeure lorsqu’on la met en rapport avec la question si longtemps controversée du lieu de naissance de Pierre-Paul Rubens ; elle est décisive pour ceux qui, à mon avis, ont soutenu victorieusement les droits de la ville d’Anvers. En effet, on sait que Jean Rubens emprisonné d’abord à Dillenbourg, interné plus tard à Siegen, à la suite de sa liaison avec Anne de Saxe, la femme du Taciturne, avait fait en 1577 de vains efforts