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SUR DES HYBRIDES VÉGÉTAUX.

côte à côte ; cette circonstance favorise les fécondations croisées entre les variétés présentes et les espèces elles-mêmes. La vraisemblance de cette idée se trouve corroborée par ce fait que, dans le grand nombre des formes variables, on en trouve toujours quelques-unes qui restent constantes par l’un ou l’autre de leurs caractères, pourvu que l’on écarte avec soin toute influence étrangère. Ces formes se développent exactement comme certains termes de nos séries d’hybrides. Et même, pour le plus sensible de tous les caractères, celui de couleur, il ne peut échapper à une observation attentive que la tendance à la variabilité apparaît à des degrés très différents chez les diverses formes. Parmi des plantes provenant d’une fécondation spontanée, il y en a souvent dont les descendants diffèrent beaucoup les uns des autres par la nature et le groupement des couleurs, tandis que d’autres donnent des formes peu différentes ; et, sur une très grande quantité, on en trouve quelques-unes qui transmettent à leurs descendants leur coloris non modifié. Les Dianthus cultivés en sont un instructif exemple. Un spécimen de Dianthus caryophyllus à fleurs blanches, dérivant lui-même d’une variété blanche, fut enfermé dans une serre pendant la floraison ; les nombreuses graines obtenues donnèrent toutes également des individus à fleurs blanches. Une aberration rouge tirant un peu sur le violet et une autre blanche rayée de rouge donnèrent un résultat analogue. Beaucoup d’autres, par contre, qui avaient été protégées de la même manière, donnèrent des descendants d’un dessin et d’un coloris plus ou moins différents.

Si l’on considère les coloris qui proviennent, chez les plantes d’ornement, de fécondations semblables, il sera difficile de se refuser à admettre que, dans ce cas également, le développement s’effectue suivant une loi déterminée qui peut trouver son expression dans la combinaison de plusieurs caractères-couleur indépendants.



Conclusions.


Il ne serait pas sans intérêt de comparer les observations faites chez Pisum avec les résultats auxquels sont arrivés, dans leurs recherches, Kœhlreuter et Gærtner qui font autorité en la matière. D’après eux, les hybrides, par leur aspect extérieur, ou bien tiennent le milieu entre les espèces souches, ou bien se rapprochent du type de l’une d’elles, et, quelquefois, en sont à peine distincts. De leurs graines proviennent ordinairement, lorsque leur propre pollen