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GREGOR MENDEL.

sert à la fécondation, des formes diverses qui s’éloignent du type normal. En règle générale, la majorité des individus provenant d’une fécondation conserve la forme de l’hybride, tandis que quelques autres ressemblent plus à la plante femelle et que, çà et là, un des individus se rapproche de la plante mâle. Toutefois, cela n’a pas lieu pour tous les hybrides sans exception. Pour quelques-uns, une partie des descendants se rapproche de la plante femelle, une autre de la plante mâle, ou bien tous ont une plus grande tendance vers l’une des directions. Chez d’autres, cependant, ils restent absolument semblables à l’hybride et se reproduisent sans modifications. Les hybrides des variétés se comportent comme les hybrides des espèces ; ils possèdent seulement une variabilité des formes encore plus grande et une tendance plus prononcée à revenir aux formes-souches.

En ce qui concerne la forme des hybrides et leur développement tel qu’il se produit en règle générale, on ne peut méconnaître une concordance avec les observations faites chez Pisum. Il en est autrement avec les exceptions déjà citées ; Gærtner reconnaît même que l’on éprouve très souvent de grandes difficultés à déterminer avec précision à laquelle des deux espèces souches ressemble le plus une forme donnée, car cela dépend beaucoup de l’appréciation personnelle de l’observateur. Une autre circonstance peut cependant encore contribuer à ce que les résultats, malgré une observation et une diagnose des plus soignées, restent hésitants et imprécis. On s’est servi, la plupart du temps, pour les expériences, de plantes considérées comme bonnes espèces et différant par un très grand nombre de caractères. À côté de caractères nettement apparents, il faut aussi tenir compte, lorsque l’on a affaire à une similitude générale plus ou moins grande, d’autres caractères souvent difficiles à exprimer par des mots, mais qui suffisent cependant, tout botaniste le sait bien, à donner aux formes un aspect particulier. Si l’on admet que le développement des hybrides suit les lois établies pour Pisum, la série doit, dans chacune des expériences, comprendre un très grand nombre de formes ; on sait, en effet, que le nombre des termes de cette série varie comme le cube du nombre des caractères différentiels. Avec un nombre relativement petit de plantes d’essai, le résultat ne peut donc être qu’approché et doit, dans quelques cas, varier d’une façon assez appréciable. Si, par exemple, les deux plantes souches diffèrent par 7 caractères, et si l’on élève 100 à 200 plantes provenant des graines de leurs hybrides dans le but de déterminer les relations