Page:Bulletin biologique de la France et de la Belgique, tome XLI.djvu/424

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
414
GREGOR MENDEL.



II.

SUR QUELQUES HYBRIDES D’HIERACIUM OBTENUS PAR FÉCONDATION ARTIFICIELLE[1]



Bien que j’aie déjà fait plusieurs essais de fécondation entre différentes espèces du genre Hieracium, je n’ai cependant pu obtenir, jusqu’à présent, que 1 à 3 exemplaires des hybrides suivants :

H. echioides[3]H. Auricula+H. aurantiacum,[2]

H. echioides[3]H. Auricula+H. Pilosella,

H. echioides[3]H. Auricula+H. pratense,

H. echioides[3]H. echioides[3]+H. aurantiacum,

H. echioides[3]H. praealtum+H. flagellare Rchb.,

H. echioides[3]H. praealtum+H. aurantiacum.

La difficulté d’obtenir des hybrides en assez grande quantité vient de ce que la petitesse des fleurs et leur constitution particulière permet rarement d’enlever les anthères des fleurs à féconder, sans que leur propre pollen n’arrive sur le stigmate ou que le style ne soit endommagé et meure. On sait que les anthères sont soudées en un tube qui entoure étroitement le style. Dès que la fleur s’ouvre, le stigmate sort du tube, déjà couvert de pollen. Pour éviter l’autofécondation, il faut donc enlever le tube formé par les anthères dès avant l’épanouissement ; on doit, pour cela, fendre le bouton avec une fine aiguille. Si l’on fait cette opération à un moment où le pollen a déjà acquis son pouvoir fécondant, ce qui a lieu 2 ou 3 jours avant la floraison, on réussit très rarement à empêcher l’autofé-

  1. Communication faite dans la séance du 9 juillet 1869. Imprimé dans Verhandlungen des naturforschenden Vereines in Brünn, Tome VIII, 1869, pp. 26-31.
  2. Cette manière d’écrire veut dire que l’hybride a été obtenu par fécondation de H. auricula par le pollen de H. aurantiacum.
  3. La plante en expérience n’est pas exactement l’H. echioides type, elle semble appartenir à la série qui fait la transition avec H. praealtum ; elle est cependant plus proche d’H. echioides, c’est pourquoi on l’a incorporée dans le cycle des formes de ce dernier.