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GREGOR MENDEL.

toujours de peu de durée. La raison en serait, en partie dans leur médiocre fécondité ou même dans leur entière stérilité, en partie dans ce fait, vérifié par l’expérience, que, chez les hybrides, l’autofécondation ne se produit jamais quand le pollen des espèces souches parvient à leurs stigmates. Il serait par conséquent inadmissible que des hybrides d’Hieracium puissent se produire et se maintenir au rang de formes constantes et à fécondité illimitée, dans le voisinage des plantes dont ils proviennent.

Dans ces derniers temps, la question de l’origine des nombreuses formes intermédiaires constantes n’a pas peu gagné en intérêt, depuis qu’un célèbre spécialiste en Hieracium se plaçant au point de vue Darwinien, a défendu cette idée qu’il faut les faire dériver d’espèces disparues ou encore existantes.

Pour le cas qui nous occupe, une connaissance exacte de la forme extérieure et de la fertilité des hybrides, ainsi que la façon dont se comportent leurs descendants au cours de plusieurs générations, est indispensable si l’on veut essayer d’apprécier l’influence que peut exercer la production d’hybrides sur la diversité des formes intermédiaires chez Hieracium. La façon dont se comportent les hybrides d’Hieracium, dans la sphère que nous leur avons reconnue, doit absolument être établie par des expériences, car nous ne possédons pas une théorie définitive de la formation des hybrides. On pourrait être conduit à des considérations erronées si l’on voulait admettre, dès maintenant, comme lois de l’hybridation les règles tirées de l’observation de quelques autres hybrides, et, sans plus ample critique, les étendre aux Hieracium. Si l’on arrive, par voie expérimentale, à acquérir une connaissance suffisante de la formation des hybrides des Hieracium, on pourra, en s’aidant des données recueillies sur la végétation des différentes formes croissant à l’état sauvage, émettre un jugement motivé sur la question.

Et c’est là le but vers lequel tendent les expériences dont il s’agit ici. Je me permets maintenant de résumer brièvement les résultats, encore très peu importants, obtenus jusqu’à ce jour dans cette direction.

1. — En ce qui concerne la forme des hybrides, nous avons à noter ce phénomène remarquable que les formes résultant, jusqu’à présent, d’une même fécondation ne sont pas identiques. Les hybrides H. praealtum + H. aurantiacum et H. Auricula + H. pratense