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SUR DES HYBRIDES VÉGÉTAUX.

sont représentés chacun par deux, et H. Auricula + H. pratense par trois exemplaires, tandis que chacun des autres n’en a jusqu’à présent donné qu’un. Si nous comparons les caractères particuliers de ces hybrides avec ceux qui leur correspondent chez les plantes souches, nous trouvons, ou bien que ce sont des formations intermédiaires, ou bien qu’ils se rapprochent tellement de l’un des caractères souches que l’autre s’efface beaucoup ou échappe presque à l’observation. C’est ainsi que nous voyons, chez l’une des deux formes de H. Auricula + H. aurantiacum, les fleurs du disque d’un jaune pur ; seules les ligules des fleurs marginales ont, à leur surface extérieure, un léger soupçon de rouge ; chez l’autre forme, par contre, le coloris se rapproche beaucoup de celui de l’H. aurantiacum : au centre seulement, le rouge orangé passe au jaune doré foncé. Cette différence est à remarquer, car, chez Hieracium, le coloris a la valeur d’un caractère constant. Les feuilles, les inflorescences, etc. offrent des cas analogues.

Si l’on compare, dans l’ensemble de leurs caractères, les hybrides et les plantes souches, les deux formes de H. praealtum + H. aurantiacum représentent alors, à peu près, des formes intermédiaires, avec cependant des divergences pour quelques-uns de leurs caractères. Par contre, nous voyons chez H. Auricula + H. aurantiacum et H. Auricula + H. pratense les différentes formes s’écarter beaucoup les unes des autres, de manière que l’une d’elles se rapproche de l’une des deux plantes souches, et la seconde de l’autre : dans le cas de l’hybride cité en dernier lieu, il existe encore une troisième forme qui tient presque le milieu entre elles.

La supposition s’impose d’elle-même que nous avons seulement affaire à des termes isolés de séries encore inconnues qui résulteraient de l’action immédiate du pollen d’une espèce sur les cellules ovulaires d’une autre.

2. — Les hybrides en question, à l’exception d’un seul, donnent des graines capables de germer. Il faut signaler, comme ayant une fécondité parfaite : H. echioides + H. aurantiacum ; comme étant fécond, H. praealtum + H. aurantiacum, et H. Auricula + H. pratense ; peu fructifère, H. Auricula + Pilosella ; non fructifère, H. Auricula + H. aurantiacum.

Des deux formes de ce dernier hybride, l’une, celle à fleur rouge, était complètement stérile, l’autre, celle à fleur jaune, donna