Page:Bulletin biologique de la France et de la Belgique, tome XLI.djvu/452

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Presque aussi abondantes sont devenues dans ces derniers temps les recherches relatives au mimétisme, à la vie pélagique, aux animaux des profondeurs de la mer, à ceux qui vivent souterrainement ou dans les cavernes, etc., etc. Toute une littérature d’un puissant intérêt a été consacrée à l’étude des rapports d’Éthologie sociale, aux changements de régime, à l’allotrophie[1] et aux innombrables états d’équilibre biologique qui vont du prédatisme au parasitisme sous ses formes les plus variées, et du parasitisme le moins équilibré à la symbiose la plus harmonique.

L’étude expérimentale des facteurs cosmiques (température, état hygrométrique, etc.) appuyée sur des connaissances systématiques très étendues a permis à M. Standfuss d’obtenir les brillants résultats que l’on sait sur l’origine des couleurs des Lépidoptères ; à Weismann, à Poulton, à Marshall de nous révéler le mécanisme du dimorphisme saisonnier de ces insectes.

Et chaque jour s’est révélée plus merveilleusement féconde, comme agent de transformation, l’action morphogène que les organismes vivants exercent les uns sur les autres, grâce aux ressorts compliqués mis en jeu par la castration parasitaire dans son infinie variété.

Ainsi se trouvent de mieux en mieux vérifiées les vues géniales de Lamarck :

« Du temps et des circonstances favorables sont les deux principaux moyens que la nature emploie pour donner l’existence à toutes ses productions. On sait que le temps n’a pas de limites pour elle et qu’en conséquence elle l’a toujours à sa disposition.

» Quant aux circonstances dont elle a eu besoin et dont elle se sert encore chaque jour pour varier ses productions, on peut dire qu’elles sont en quelque sorte inépuisables.

» Les principales naissent de l’influence des climats, des variations de température de l’atmosphère et de tous les milieux environnants, de la diversité des lieux, de celle des habitats, des mouvements, des actions, enfin de celle des moyens de vivre, de se conserver, se défendre, se multiplier, etc., etc. Or, par suite de ces influences diverses, les facultés s’étendent et se fortifient par l’usage, se diversifient par les nouvelles habitudes longtemps conservées ; et, insensiblement, la conformation, la consistance, en un mot la nature

  1. Giard (A.), L’allotrophie. Bull. scientif. trimestriel publié par l’Assoc. amicale des élèves de la Fac. d. Sc. de l’Université de Paris, 1900, no 2, p. 30 et suiv.