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végétaux[1], G. Coutagne pour les animaux, la polytaxie obéit à des règles qu’il importe de préciser[2].

Dans la production des formes nouvelles, dans les mutations de de Vries comme dans les phénomènes de régénération, il n’existe qu’un certain nombre d’états d’équilibre possibles qui, suivant les circonstances, seront isolément ou simultanément réalisés.

Il y a plus : « Les circonstances pourront parfois non seulement disjoindre les variétés, mais encore détruire complètement certaines d’entre elles. Et si une seule, épargnée, étend postérieurement son domaine sur la région qui était primitivement occupée par d’autres formes, il semblera, à ne considérer que les populations de cette région, qu’il y a eu transformation de l’espèce. Mais ce n’est là qu’une apparence ; la transformation finale n’est pas due à l’ensemble de l’espèce, se mouvant lentement, continuellement dans une direction unique, mais bien à l’extinction de certaines variétés anciennes qui ont disparu sous des influences diverses, et à la survivance de certaines autres qui, par le fait d’une distribution particulière, ou d’une plus grande résistance aux changements de milieu, ont continué la lignée en lui imprimant un faciès spécial, conséquence de la loi d’hérédité[3]. »

Il y a là tout un vaste champ de recherches à peine exploré, et dont l’étude peut être abordée, soit à l’aide de la méthode globale, soit en cherchant, comme le démon de Maxwell, à pénétrer dans l’explication mécanique des cas particuliers, et à débrouiller l’action des facteurs primaires au lieu de nous contenter de la traduire en bloc par des mots tels que croissance organique, organophysis, ou morphophysis à l’exemple des disciples d’Eimer.

L’orthogénèse n’est qu’une apparence, si l’on entend derrière ce mot faire intervenir un principe directeur agissant, suivant un plan préconçu. Elle est l’expression de phénomènes très réels et de tendances parfaitement démontrables, si l’on donne à cette dernière appellation le même sens que les chimistes ou les physiciens attachent

  1. Duval-Jouve, Variations parallèles des types congénères. Bull. Soc. Bot. France, 21 avril 1865, p. 196.
  2. Coutagne (G.), Recherches sur le polymorphisme des Mollusques de France. Soc. d’agriculture, sciences et industrie de Lyon, 1895.
  3. Fontannes, Sur les causes de la variation dans le temps des formes malacologiques. Bull. Soc. Géol. Fr., 1884, p. 361.