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Les fouilles de 1934 permettent de fixer avec certitude l’emplacement du couvent des Cordeliers, c’est bien celui qui est indiqué par Jacques van Deventer, dans la partie nord de la ville, au sud du château.

Liettres en 1934

Le château de Liettres a été repris par le lieutenant de vaisseau Jacques d’Halewyn, le capitaine Geoffroy d’Halewyn et M°° Marguerite d’Halewyn, tous trois enfants du colonel d’Halewyn et neveux du baron Joseph d’Halewyn, qui, fixé au Canada, a renoncé à venir habiter cette propriété. Quoique le château ne soit pas habité actuellement, des réparations indispensables y ont été faites, en particulier à la toiture. Et le capitaine d’Halewyn, qui s’y intéresse spécialement, y est venu et y a fait des fouilles, dans le but de reconstituer complètement le plan ancien. L’enceinte, carrée, avec ses quatre grosses tours d’angle, est parfaitement connue, deux tours existant entières et les bases des deux autres se voyant encore (1) ; mais il a été retrouvé dans l’ängle nord de la cour diverses substructions. On a mis à jour, à l’extérieur de l’enceinte, les culées du pont, qui semblent se prolonger et peuvent avoir été les bases d’un petit bâtiment. Ces constructions paraissent bien être de Simon de Luxembourg, qui édifia le château au XV°* siècle. Mais il a été aussi trouvé près de la grosse tour du sud, allant vers la tour de l’est et parallèlement à la courtine, à l’extérieur, à 4 mètres environ, un mur de belles pierres blanches, et l’extrados de deux voûtes parallèles et accolées en petits moellons, d’une largeur totale d’environ 4 mètres. Peut-être est-on en présence d’une construction provenant d’un château antérieur. Seules les fouilles, si elles sont continuées, comme en a l’intention le capitaine d’Halewyn, pourront peut-être apprendre quelque chose sur ce point.


M. RODIÈRE. (1) Voir la notice du C’* de Loïsne dans la Statistique Monumentale, tome III.

Chronique de l’Abbaye du Mont-St-Eloy

M. le chanoine Virleux a récemment fait cadeau à mon ami Emile Théodore d’une chronique manuscrite et inédite de l’abbaye du Mont-St-Eloy, rédigée à la veille de la Révolution (1786) par Dom Géry Wartel,[1], religieux de cette maison. Cette chronique est remplie de faits intéressants. Avec l’autorisation de son propriétaire, j’en ai déjà extrait, pour l’Epigraphie du Pas-de-Calais (t. VIII, pp. 328-334), les armoiries, les épitaphes et les inscriptions de cloches. Je vais maintenant y puiser diverses notes d’histoire et d’archéologie, — renseignements qui, pour là plupart, ne se trouvent pas ailleurs.

Je remarque d’abord que Dom Wartel, moine très pieux et nullement dans les idées nouvelles (il prendra hautement la défense des Jésuites quand le pape les supprimera en 1773), n’est cependant pas attaché aux traditions, ni aux anciens usages locaux. Voici (p. 28) comment il traite le culte et la procession de la Sainte-Chandelle d’Arras :

  1. « J’entrai à S’ Eloy sous le nom de frère Géry Wartel, le 24 de may 1748 » (p. 177). Il était natif de Lille.