des cartes de la marine, un canevas très précis moyennant un prix extrêmement peu élevé.
Les ingénieurs hydrographes exécutent leurs cartes dans le but spécial d’être utiles à la navigation. Comme topographie, en dehors des localités où il est possible de mouiller et dont il convient d’avoir exactement la profondeur et la nature du fond au point de vue de la tenue des ancres, leur attention s’est particulièrement portée sur les endroits rendus dangereux par la présence de roches ou le manque de fond. Là où un navire ne court aucun danger, où la précision coûterait beaucoup de temps et de travail sans avantages pour le but pratique qu’ils se proposaient, ils se sont avec raison abstenus. Mais d’une part l’océanographie pure, d’autre part les nouvelles applications, sont devenues plus exigeantes. Un bâtiment sous-marin aura besoin de cartes de profondeurs plus précises qu’un bâtiment à voiles et c’est pour ce motif que les cartes de la marine doivent être modifiées.
Nous en citerons un autre exemple. M. Pruvot, qui a dressé la carte sous-marine des environs de Banyuls, a découvert une sorte d’accident de terrain auquel il a donné le nom de rech. Ce sont des ravins profonds et étroits, à parois abruptes, jouant un rôle important car ils modifient le cours des courants, offrent au poisson un lieu d’habitat totalement différent des lieux environnants. Ils sont particulièrement dignes de l’attention des ingénieurs télégraphistes. Supposons en effet un câble jeté en travers d’un rech : suspendu aux deux extrémités, son milieu sera libre, c’est-à-dire dans les conditions les plus favorables pour se rompre. Si l’on ignore la topographie du sol sous-marin, afin de porter remède à l’accident, on sera tenté d’augmenter la solidité et par conséquent le poids du câble à cet endroit et l’on n’en provoquera que mieux une nouvelle rupture. Néanmoins, malgré l’importance prise par les rechs en suite des nouveaux besoins de la science et de
