J’en arrive maintenant à la question lithologique : elle est plus délicate.
Le but à atteindre est, là encore, bien déterminé. Il consiste à représenter la nature lithologique du terrain situé sous les eaux. Examinons d’abord ce qui a été fait dans cet ordre d’idées.
Les premières cartes lithologiques sont dues à Delesse qui mérite d’être considéré comme leur créateur. À la suite d’un volume édité en 1866 et intitulé Lithologie du fond des mers, il publia une carte lithologique des mers de la France, une autre des mers de l’Europe, une troisième des mers de l’Amérique et enfin une quatrième qui était un essai de reconstitution des océans géologiques ayant recouvert l’emplacement de la France. C’est pourquoi, en cette science récemment nommée du nom, d’ailleurs excellent, de paléogéographie, Delesse est un véritable inventeur. Il adopta une classification des terrains immergés, sur laquelle nous n’avons guère à appuyer autrement ici que pour dire que, faite à une époque où l’océanographie n’était pas même soupçonnée parmi nous, elle est aujourd’hui surannée ; mais, quant à la représentation graphique, elle est semblable à celle des cartes géologiques terrestres. Chaque sorte de terrain est figurée par une teinte passée en avis sur tout l’espace occupé par ce terrain et, dans un but de netteté, les couleurs choisies sont aussi bariolées que possible. Quelques indications sont marquées par des signes représentatifs superposés aux teintes dont la clarté n’est pas altérée, les herbiers, les madrépores, les coquilles. De courtes légendes inscrites sur la carte même, aux endroits remarquables, portent les explications indispensables. La surface continentale est également teintée de manière à fournir des indications d’ordre physique ou météorologique comme les bassins hydrographiques et le régime des pluies. C’est une affaire de choix. Il semble pourtant que des indications géologiques terrestres auraient
