utile — bref, la gamme entière de l’utilité. Le sacrifice du moins utile à l’indispensable leur étant impossible, ils tombent dans la confusion et, pour appliquer un de leurs proverbes, ils mettent tant d’arbres à la forêt qu’ils finissent par en faire perdre la vue. Peut-être, dans un but d’économie louable à la condition de n’avoir pas de conséquences fâcheuses, peut-être aussi parce qu’ils n’en ont pas senti le besoin, ils n’ont pas mis de couleurs et l’on ne saurait trop le regretter d’autant plus qu’il s’agissait précisément de documents préparés pour des hommes d’éducation inférieure à l’égard desquels on ne risque point de trop s’adresser aux yeux. En vain objecterait-on le passage graduel des terrains les uns aux autres. Cette transition n’est pas aussi graduelle qu’on le prétend et ensuite, allant plus loin, justement parce que l’on avait affaire à des pêcheurs, à supposer même qu’il en fût ainsi et que les terrains se fondent réellement les uns dans les autres par degrés peu sensibles, ce qui n’est pas, en admettant encore que ce passage pût être exprimé graphiquement par des teintes fondues, par exemple, il aurait mieux valu exagérer la netteté que de l’atténuer par cette surcharge d’indications et surtout par le non-emploi des teintes. On ne saurait donc considérer ce genre de cartes de pêche allemandes comme un modèle à suivre aveuglément, même pour des cartes uniquement de pêche, et la carte océanographique du plateau continental français me semble devoir être exécutée en couleurs tout comme une carte géologique continentale.
Ici se présente une question délicate, celle de la classification à adopter pour les terrains inondés. Disons-le hardiment, cette classification n’est point faite ou, à tout le moins, elle est encore indécise. Murray a pu avec justice partager sa carte selon la classification dont il est l’auteur, terrains, terrigènes, boues et sables coralliens, vases à globigérines, à radiolaires, à ptéropodes, à diatomées et argiles
