rouges. Mais cette carte est à petite échelle, elle embrasse les dépôts de l’Océan tout entier et, dans l’espèce, nous nous occupons en ce moment d’une carte ne détaillant que des terrains terrigènes, formant une subdivision unique, marqués d’une seule teinte par Murray, et parmi lesquels il s’agit d’établir une distinction. La carte de M. Pruvot, malgré un mérite réel, incontestable, laisse à désirer au point de vue de la classification du terrain ; certaines dénominations sont inadmissibles, vase côtière et vase profonde, sables et graviers du rivage ou du large ou mélangés de vase tantôt côtière, tantôt profonde, et il en est de même de toute désignation s’appuyant sur la présence de tel ou tel animal. La classification des terrains terrigènes doit être indépendante de la position géographique ou topographique, ou de considérations zoologiques, mélange de minéralogie, de géologie et de sciences naturelles se gênant mutuellement et ne donnant satisfaction ni aux océanographes, ni aux naturalistes. Une classification matériellement représentée à l’œil, sur la carte, par des teintes différentes, doit être telle qu’un échantillon de fond étant donné, il soit possible de le nommer après analyse sans avoir la moindre connaissance de son lieu d’origine ou de ce qu’il contenait de plantes ou d’animaux en un certain endroit et pourrait ne pas contenir en un autre. Il faut que la généralité des dénominations soit complète, c’est-à-dire basée sur des caractères intimes pris en détail ou dans leur ensemble, en un mot qu’elle soit uniquement lithologique.
Elle s’appuiera sur des proportions de minéraux différents, sur les propriétés extérieures physiques et chimiques des grains constituants et rien que sur ces caractères. Cette obligation n’a point échappé à Delesse dont l’esprit était trop précis pour n’en pas tenir compte et, à cet égard comme à beaucoup d’autres, ses cartes avaient atteint la perfection du premier coup.
L’analyse des fonds s’effectue avec une grande précision
