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et sur les progrès des sciences géographiques.

rieure des sciences d’Alger, M. Flamand, n’en avait, depuis plusieurs années, entrepris l’étude approfondie.

C’est dans l’hiver de 1892 que M. Flamand a commencé à voyager sur les hauts-plateaux et dans les pays limitrophes du Grand Atlas oranais. La région des ksour, puis des contrées plus méridionales encore, ont été successivement visitées par lui, jusqu’aux abords du Gourara ; en 1896 enfin, dans son plus récent itinéraire, le voyageur a gagné le Tinerkouk, puis la bordure des grandes dunes, la vallée du Meguiden et le fort Mac-Mahon, le revers septentrional du plateau de Tademayt. Grâce aux matériaux de tout genre réunis au cours de ces différentes explorations, M. Flamand a pu dresser une intéressante carte géologique du Sahara oranais, déterminer avec précision la limite septentrionale des gommiers dans cette même contrée, enfin, au point de vue archéologique, y distinguer trois grandes époques : préhistorique, protohistorique et moderne. De nombreuses stations de l’age de la pierre correspondent à la première de ces périodes ; les vestiges de la seconde sont, sur des rochers à surface lisse, des dessins représentant des épisodes figurés par les habitants eux-mêmes, de leurs chasses aux éléphants, aux hippopotames, aux rhinocéros bicornes, aux buffles à grandes cornes, aux antilopes, aux autruches,  etc. Enfin, des inscriptions et des dessins libyco-berbères, sont, d’après M. Flamand, les reliques du sud oranais de l’époque moderne.

Pour être moins importants comme durée et comme étendue superficielle que les travaux de M. Flamand, ceux de M. Leroy, compagnon de M. Foureau dans le début de son exploration de 1895, n’en présentent pas moins un réel intérêt. Entre El-Alia et Biskra, sur le cours supérieur de l’oued Djellal, qui doit à sa végétation touffue d’être un « petit Eden saharien », existent à Kef-ben-Nagi, les restes d’une citadelle romaine dont la situation rappelle singulièrement celle de Constantine. Plus loin ce sont les vestiges