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rapport sur les travaux de la société

l’Algérie mérite aussi une mention, car il a mené M. Cambon sur les confins des grandes oasis marocaines, jusqu’au bureau arabe de Djenien-bou-Rezg, le poste français extrême du sud-ouest algérien, qui couvre les communications entre Figuig et Aïn-Sefra. Au cours de cette expédition, qui a conduit ensuite M. Cambon dans le Sahara oranais et dans le pays des Oulad Sidi Cheikh, le gouverneur général de l’Algérie a rencontré au col de Tachtoufet certaines de ces curieuses gravures rupestres — ces hadjera mektouba, ces pierres écrites, comme disent les indigènes — dont plus d’un spécimen a été étudié dans notre Bulletin et dont on peut espérer maintenant, grâce aux ordres donnés par M. Cambon, voir bientôt un exemplaire au musée du Louvre. Cette précieuse acquisition ethnographique n’est pas la seule qu’il faille enregistrer à l’actif du voyage de M. Cambon, dont la géographie aura, elle aussi, tiré quelque profit.

Il est en effet impossible, pour ainsi dire, de s’avancer de ce côté, sans rendre service à la science que nous servons ici. Le Sahara oranais est encore si insuffisamment connu qu’on a dû, jusqu’à ces derniers mois, renoncer à en figurer sur une carte les grands traits physiques d’une manière assez détaillée.


Certes de précieux éléments d’information ont été glanés par les colonnes qui, en 1893-1894, puis en 1896, ont opéré dans cette partie du sud algérien ; l’ingénieur Jacob, en 1892-1893, le commandant Godron et son compagnon, le capitaine Sarthon du Jonchay, en 1895, ont recueilli des renseignements plus précis encore, le premier quand il s’est rendu de Brézina au Tinerkouk, puis a regagné l’Algérie par El-Mengoub et le pays des Ouled Sidi Cheikh ; les seconds lors de leur voyage jusqu’à Tabelkouza, en plein Gourara. Mais le Sahara oranais demeurerait assez mal connu scientifiquement, si un professeur de l’École supé-