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et sur les progrès des sciences géographiques.

désire le plus ardemment le succès. Chaque année, depuis longtemps déjà, le rapporteur est heureux d’enregistrer ici les progrès réalisés grâce à M. Foureau (notre lauréat pour la troisième fois en 1896) dans la connaissance du Sahara, et les nouveaux titres du distingué voyageur à la reconnaissance des géographes. Il lui faut une fois de plus, aujourd’hui encore, formuler ce témoignage.

M. Foureau n’a pas pu, l’hiver dernier, exécuter la grande entreprise qu’il projette depuis plusieurs années et dont il a, dans ses plus récentes campagnes, patiemment préparé la réalisation ; le gouverneur général de l’Algérie ne lui a pas permis, en effet, de tenter de gagner le Sahara central et l’Aïr par le pays des Touareg Azdjer. Lié par sa parole, l’explorateur s’est donc borné à poursuivre ses études dans le grand Erg, au cours d’un voyage de 1,600 kilomètres environ dans le sud tunisien et dans le sud algérien, sans jamais dépasser les limites méridionales de notre territoire de commandement militaire.

Les pays situés au sud-est de Biskra, dans lesquels M. Foureau s’est ainsi avancé, du 13 décembre 1895 au 15 février 1896, n’ont pas encore livré à la géographie tous leurs secrets. Le Sahara algérien n’est pas toujours sûr (la mort du lieutenant Collot, assassiné tout récemment en faisant de la topographie non loin de Fort-Miribel, en fournit une trop triste preuve), et il est encore loin d’être connu. M. Foureau a pu, l’hiver dernier, y tracer un itinéraire entièrement inédit de près de 900 kilomètres ; entre les bordures nord et sud du grand Erg, il a traversé six zones nettement tranchées, ayant chacune son caractère particulier, son aspect et sa végétation distincts, six zones auxquelles les indigènes ont donné, selon leur habitude, des noms caractéristiques et pittoresques ; il a en outre franchi des régions intermédiaires, servant chacune aussi de trait d’union entre deux grandes divisions successives. Des renseignements hydrographiques et archéologiques des plus