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rapport sur les travaux de la société

précieux, de nombreux matériaux cartographiques, astronomiques, géologiques, météorologiques et botaniques, d’autres encore contribuent à faire un très fructueux voyage de cette récente exploration du grand Erg. Une fois de plus, en un mot, M. Foureau a bien mérité de la géographie.

Autant que ce vétéran des études sur le Sahara, M. V. Cornetz a contribué au progrès des connaissances précises au sujet du Sahara tunisien. Après avoir, au cours de l’hiver 1890-1891, appris les éléments de l’arabe vulgaire, M. Cornetz, venu en Tunisie pour sa santé, entreprit une excursion qui le mena à cheval, en dix jours, de Douirat à Ghadamès, aux pores de laquelle sont parvenus un peu plus tard (en 1893) MM. Cazemajou et Dumas. Mis en goût par ce voyage, M. Cornetz (que ses études d’ingénieur préparaient à un fructueux examen des pays traversés) résolut de parcourir pendant les hivers suivants le Sahara tunisien, et de compléter par ses recherches personnelles, les informations antérieures tout à fait insuffisantes. Muni de la recommandation du Ministre de la Guerre, M. V. Cornetz a pu, grâce à l’appui constant des autorités militaires françaises, mettre son projet à exécution et remplir le programme que lui avait tracé notre éminent et si regretté collègue, Henri Duveyrier. Pendant les hivers des années 1891 à 1894, il a vécu sous la tente, le plus souvent hors du rayon des derniers postes militaires, avec les tribus tunisiennes les plus méridionales, étudiant la vie et les mœurs des nomades, levant soigneusement ses itinéraires à la boussole, et faisant une série de travaux scientifiques qui lui ont permis de dresser la première carte sérieuse du Sahara tunisien.

M. Cornetz ne s’est pas contenté de dresser la carte de ce pays ; il l’a décrit dans un savant mémoire, remarquable par l’abondance comme par la netteté des informations. L’élément descriptif n’y est pas négligé, comme s’en convaincront les lecteurs du chapitre consacré : à l’étude de