d’origine française, sans compter Marsigli qui, dès la fin du xvie siècle, dans son magnifique ouvrage sur la Physique de la mer, imprimé aux frais de l’Académie des sciences, fixait avec une précision et une ampleur d’esprit merveilleuses les principes de l’océanographie et reconnaissait les différentes variétés de fonds marins, Delesse publiait, en 1867, des cartes détaillées des mers françaises absolument semblables, par leur mode de représentation, aux cartes géologiques continentales. Étudions donc la façon dont il y aurait lieu de procéder pour dresser ces documents.
Tout d’abord, remarquons qu’une même carte est susceptible d’indiquer les deux données profondeurs et nature du fond. Les premières, par la belle et simple méthode des courbes imaginées en 1729 par l’ingénieur hollandais Cruquius, que l’ingénieur hydrographe français Buache développa en 1737, seulement huit années après, et appliqua justement à la carte marine d’eaux françaises, la Manche. Le relief du fond est indiqué par des courbes, dites isobathes, entourant les aires d’égale profondeur. Souvent, pour rendre le relief plus sensible à l’œil, on colorie chacune des aires isobathes en bleu d’une teinte d’autant plus foncée que la profondeur est plus grande. On obtient ainsi des effets de relief saisissants. Cette méthode a été employée sur un grand nombre de cartes déjà publiées à l’étranger, par Murray dans les cartes de l’expédition du Challenger, par le Scottish geographical Magazine pour diverses cartes d’Écosse, par le Fishery Board for Scotland, par le géographe Bartholomew, d’Édimbourg, pour l’atlas détaillé de l’Écosse, par les Allemands dans l’atlas physique de Berghaus et la grande carte de l’Amirauté des profondeurs océaniques du globe et pour d’autres encore. On l’a même appliquée aux lacs d’eau douce en Suisse, en Angleterre, en Autriche et en France. Il est certain que nul aspect n’est plus frappant. Il faut donc conserver ce mode de représentation ; seulement, pour des raisons qui seront exposées
