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voyage de m. lemaire dans l’androy.

M. Lemaire, parti le 13 octobre 1896 de Fort-Dauphin, se rendit à Andrahomana, poste de traite qui en est situé à uné journée de marche (huit heures environ) ; il continua vers l’ouest, contournant d’abord le cap Andavaka, formé par des falaises calcaires où s’ouvrent plusieurs grottes, et, après une heure quarante minutes de marche, le mont Anky, haut de 300 mètres, dont les versants, abrupt vers la mer et en pente douce vers le nord, sont couverts de nopals et d’arbres épineux poussant au milieu de pierres aiguës. Tout autour, le pays est rocailleux avec une végétation rachitique ; il n’y a pas d’arbres à caoutchouc. La population est très clairsemée et vit surtout de pêche.

Trois heures plus à l’ouest, se trouvent les lacs d’Ahongy et d’Iromy qu’entourent de petits bois et que relie l’un à l’autre un très mince filet d’eau coulant sur un lit de sable ; leurs rives sont peuplées de flamants. Des dunes pressées les unes contre les autres couvrent l’espace compris entre ces lacs et le fleuve Mandrary et sont jonchées d’innombrables débris d’œufs d’Æpyornis mêlés à des pierres.

Du lac Ahongy au village d’Ampasimpolaka, qui est situé sur le bord est du Mandrary, il faut deux heures vingt minutes de marche. En octobre, ce fleuve roulait très peu d’eau et son embouchure était ensablée et par conséquent fermée depuis des semaines. Sur ses bords, il y a de nombreux champs de patates qui forment la base de la nourriture des indigènes ; on n’y cultive que peu le manioc et pas du tout le riz.

La région qui s’étend à l’ouest du Mandrary est très aride ; aussi M. Lemaire et ses porteurs durent-ils se munir de calebasses pleines d’eau au village d’Ankilimamy, qui est sur la rive ouest du fleuve, en face d’Ampasimpolaka, et qui pendant quelque temps a été un poste de traite, mais que les Antandroy ont pillé en mars 1895, trouvant plus simple de s’emparer de vive force des marchandises que de les échanger contre les produits naturels du pays.